La capitale népalaise a vécu une nuit d’émeutes d’une rare intensité. Dans la soirée du mardi 9 septembre, des centaines de manifestants ont envahi et incendié le Parlement, le siège du gouvernement et la résidence présidentielle. La veille, la répression des protestations contre la censure des réseaux sociaux et la corruption avait déjà fait 19 morts et plus de 400 blessés.
Le Premier ministre KP Sharma Oli a présenté sa démission dans la foulée. Mais ce geste n’a pas suffi à calmer la rue, qui accuse le pouvoir de dérive autoritaire après le blocage de 26 plateformes numériques, dont Facebook et YouTube, sur décision de justice.

L’armée a été déployée pour sécuriser les institutions et évacuer des responsables politiques par hélicoptère. Des scènes spectaculaires ont été rapportées, avec des bâtiments en flammes et des manifestants armés d’équipements saisis aux policiers. L’aéroport de Katmandou a suspendu des vols en raison de la fumée et des violences.
LIRE AUSSI : Climat : l’Afrique dit non aux nouvelles dettes et réclame des compensations
Les organisations internationales multiplient les appels au calme. Amnesty International et le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme demandent une enquête indépendante, tandis que Reporters sans frontières déplore l’incendie du siège du groupe de presse Kantipur.

L’augmentation dramatique de ces violences se produit dans un pays himalayen fragilisé par une corruption endémique et une économie en difficulté. La contestation, d’abord centrée sur la défense des libertés numériques, s’est transformée en un mouvement plus large de rejet de l’élite politique.
La situation demeure volatile. Malgré le couvre-feu, la mobilisation persiste, et la crainte d’une extension des troubles à d’autres villes du pays reste forte à quelques mois d’échéances électorales.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
