Le décès d’Alain Traoré, plus connu sous le nom d’Alino Faso, survenu à Abidjan dans des circonstances officiellement qualifiées de suicide, pourrait rallumer les tensions entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
L’activiste burkinabè, arrêté en avril pour des faits présumés d’atteinte à la sûreté de l’État ivoirien, est mort jeudi dernier à l’école de gendarmerie d’Abidjan. Mais l’information n’a été rendue publique que ce dimanche par le Procureur de la République ivoirien.
Selon les autorités judiciaires, Alino Faso se serait pendu dans sa cellule. Toutefois, cette version peine à convaincre à Ouagadougou, où l’annonce a été reçue avec stupeur. Aucun représentant de l’ambassade du Burkina Faso à Abidjan, ni le service consulaire, n’avait été informé au préalable du décès. Même la famille du défunt n’avait pas été notifiée, un silence qui aggrave le malaise.
L’Agence d’Information du Burkina (AIB) a révélé que le président Ibrahim Traoré et son gouvernement n’ont pas été officiellement avisés par leurs homologues ivoiriens. Une réaction des autorités burkinabè est imminente, selon des sources proches du ministère des Affaires étrangères.
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Alino Faso, figure militante sur les réseaux sociaux, s’était illustré par ses prises de position pro-gouvernement burkinabè et son soutien affiché aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs de l’armée burkinabè. Ses fréquents déplacements à Abidjan, combinés à ses critiques virulentes contre certains régimes de la sous-région, lui avaient valu une surveillance rapprochée en Côte d’Ivoire.
Son arrestation reposait sur des accusations graves dont tentative de complot contre l’autorité de l’État ivoirien, diffusion de fausses informations et atteinte au moral de la population. Sa détention, jugée arbitraire par certains activistes, avait déjà suscité des débats sur les libertés politiques dans la région.
La gestion opaque de l’annonce de sa mort risque désormais de provoquer une crise diplomatique entre deux pays frontaliers liés par l’histoire, mais parfois en désaccord sur des sujets de sécurité et de politique intérieure. À Ouagadougou, les voix les plus critiques dénoncent un possible déni de justice.
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