samedi 15 novembre 2025

Côte d’Ivoire : des propos du procureur jugés « dangereux pour la démocratie »

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En Côte d’Ivoir, un bras de fer verbal oppose le procureur de la République Oumar Koné Braman à l’avocat et cadre du PDCI, Jean-Chrysostome Blessy. En cause, la légitimité des interventions menées par des agents encagoulés, accusées de semer la peur et de brouiller la légalité.

« La Côte d’Ivoire ne connaît ni enlèvements, ni séquestrations, ni disparitions forcées ». Ces mots du procureur Oumar Koné Braman, destinés à rassurer l’opinion, n’ont fait qu’attiser la controverse. Et pour cause, depuis plusieurs années, des interpellations nocturnes menées par des agents encagoulés suscitent critiques et inquiétudes.

Le récent cas d’Ibrahim Zigui, jeune militant politique introuvable durant 48 heures après son arrestation, a relancé le débat. Pour certains, ces méthodes rappellent davantage des enlèvements que des procédures judiciaires.

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Face à la justification du procureur, Me Jean-Chrysostome Blessy a élevé la voix. Pour le vice-président du PDCI-RDA, ces pratiques constituent une menace grave pour la démocratie. « Le procureur justifie la pratique des encagoulés qui cassent tout, vous emmènent et inquiètent vos proches pendant plusieurs jours », a-t-il fustigé sur PDCI TV.

L’avocat rappelle que le droit ivoirien encadre strictement les arrestations. Convocation, mandat d’amener, port de la tenue officielle. Autant de règles ignorées, selon lui, lorsque des agents masqués interviennent sans signes distinctifs. « Cela devient dangereux », insiste-t-il.

Pour Blessy, il est urgent que le barreau prenne position face à ce qu’il qualifie de dérive institutionnelle. « Ce qu’a écrit, le procureur n’est pas nécessairement juste. Il faut qu’il puisse gouverner autrement », a-t-il conclu.

Au-delà du débat juridique, la question touche à la confiance des citoyens dans leurs institutions. Car lorsque des forces encagoulées opèrent dans l’ombre, la frontière entre justice et intimidation s’amenuise.

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