« Où est le Président Paul Biya ? » La question, posée sur X par la tech-entrepreneure Rebecca Enonchong, résonne comme un écho des inquiétudes d’une partie croissante de l’opinion publique. À quelques semaines du scrutin présidentiel d’octobre 2025, l’absence prolongée du chef de l’État camerounais alimente débats et spéculations.
Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, n’a pas effectué d’apparition publique depuis plusieurs semaines. Sa dernière rencontre médiatisée remonte à l’audience accordée au Nonce apostolique du Vatican. Depuis, la communication présidentielle se limite à des messages en ligne, centrés sur le patriotisme et l’unité nationale.
Cette stratégie exclusivement digitale tranche avec les méthodes de campagne traditionnelles. Elle suscite des réactions contrastées. Pour ses partisans, elle témoigne d’une volonté de modernité ; pour ses détracteurs, elle révèle une déconnexion du terrain et soulève des doutes sur la capacité du président sortant à mobiliser ses électeurs.
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L’écrivain et journaliste Jean-Bruno Tagne parle d’une situation « stratosphérique ». « Les Camerounais se préparent à élire un vieil homme qu’ils ne voient pas, qui ne leur a rien promis et qui ne leur a rien demandé », souligne-t-il.
Ce mutisme présidentiel relance les interrogations sur l’état de santé de Paul Biya et sur sa détermination à briguer un nouveau mandat. Dans un contexte africain où la transparence sur la santé des dirigeants reste rare, le silence du palais d’Etoudi devient un sujet politique à part entière.
Alors que les autres candidats multiplient les meetings et dévoilent leurs programmes, l’ombre du président sortant plane sur une campagne inédite. Elle transforme l’élection à venir en un scrutin aux contours imprévisibles.
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