L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné jeudi à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État, lors d’un procès historique devant la Cour suprême du Brésil. La peine fait suite à sa déclaration de culpabilité pour avoir conspiré en 2022 afin de maintenir son pouvoir après sa défaite face au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Par quatre voix contre une, la Cour suprême a reconnu Bolsonaro, 70 ans, chef d’une organisation criminelle qui voulait instaurer un régime autoritaire post-élection. L’ex-président, assigné à résidence à Brasilia depuis août pour entrave présumée au procès, n’était pas présent aux audiences pour des motifs de santé.
Le verdict a suscité des réactions immédiates à travers le globe. Son fils, Flavio Bolsonaro, a dénoncé une « suprême persécution » et affirmé que le procès était « joué d’avance ».
Aux États-Unis, le président Donald Trump a qualifié la condamnation de « très surprenante » et de « semblable à ce qu’ils ont essayé de faire avec moi », tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio a promis que Washington « répondrait en conséquence ». Pour ce dernier, il est question d’une « chasse aux sorcières ».
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En réponse, la diplomatie brésilienne a réaffirmé que le pays ne se laisserait pas « intimider » et défendrait sa « souveraineté » face aux ingérences étrangères. La décision américaine a déjà entraîné des sanctions ciblées, dont la surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes et l’annulation des visas de plusieurs juges brésiliens.
Rappelons que Jair Bolsonaro a été jugé aux côtés de sept anciens collaborateurs, dont des ministres et généraux. Il est le premier ancien chef de l’État brésilien à faire face à de telles accusations, dans un pays qui a encore en mémoire, la dictature militaire (1964-1985).
Seul le juge Luiz Fux a voté pour la relaxe, après une démonstration de plus de 11 heures, tandis que les autres magistrats ont conclu à la culpabilité. Le procès souligne les tensions politiques persistantes au Brésil et la fracture entre les partisans de Bolsonaro et les institutions judiciaires.
Avec cette condamnation, Jair Bolsonaro pourrait rester inéligible jusqu’en 2030, marquant un tournant historique pour la justice brésilienne et la politique du pays.
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