samedi 15 novembre 2025

Sommet Afrique-France 2026 : Paris veut regagner du terrain sur un continent très courtisé

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Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi avoir échangé avec son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye sur les préparatifs du prochain sommet Afrique-France, prévu en 2026. Après plusieurs années d’interruption, cette rencontre illustre la volonté de Paris de réaffirmer sa présence sur un continent devenu l’objet d’une compétition mondiale accrue.

Selon Yves Ekoué Amaizo, économiste et président du centre de réflexion Afrocentricity Think Tank, « la France cherche à redorer son blason face à l’érosion de son influence, dans une sorte de nouvelle “guerre froide” entre puissances autour de l’Afrique ».

L’Afrique, un espace stratégique convoité

Doté d’abondantes ressources minières et énergétiques, le continent attire depuis des années des acteurs émergents comme la Turquie, l’Inde, les pays du Golfe, mais aussi les grandes puissances traditionnelles.

La Chine a promis 50 milliards de dollars d’aide et de prêts sur trois ans et reste le premier partenaire commercial de l’Afrique avec 167,8 milliards de dollars d’échanges au premier semestre 2024. L’Inde a déjà investi 70 milliards de dollars, avec l’objectif d’atteindre 150 milliards d’ici 2030 et l’Union européenne, via le programme Global Gateway, s’est engagée à 150 milliards d’euros d’investissements d’ici 2025. De leur côté, les États-Unis, la Turquie, la Russie et la Corée du Sud multiplient également annonces et forums bilatéraux.

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Des promesses qui se transforment : de l’aide aux investissements structurants

Les discours lors de ces sommets changent. Il n’est plus question d’« aide publique au développement », mais d’investissements à impact et de projets industriels et énergétiques capables de créer des emplois locaux.

En août 2024, le Japon a annoncé 1,5 milliard de dollars pour des projets rentables et durables. Washington a ajouté 2,5 milliards de dollars d’accords en 2025, après avoir financé l’agriculture résiliente face au climat dès 2014.

La France à la recherche d’un nouveau rôle

Face à cette concurrence, Paris espère repositionner ses relations avec l’Afrique sur un partenariat d’égal à égal, tourné vers l’investissement et la sécurité. Le sommet de 2026 sera l’occasion pour la diplomatie française de rassurer des partenaires africains souvent courtisés ailleurs et parfois critiques vis-à-vis de l’ancien colonisateur.

Avec une population africaine appelée à doubler pour atteindre 2,2 milliards d’habitants d’ici 2050, selon l’ONU, le continent est perçu comme un acteur incontournable du futur ordre économique mondial. Pour la France, comme pour les autres puissances, rater ce rendez-vous serait impossible.

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