Le Niger a profité de la tribune des Nations unies pour accuser la France d’« entraver sa souveraineté » par le biais du géant Orano. C’est ce qu’a fait savoir samedi, le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine. Ce dernier a dénoncé une « stratégie judiciaire » de Paris pour priver Niamey de la gestion et de la commercialisation de son uranium.
Et pour cause, depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en 2023, les autorités militaires du Niger ont engagé un véritable bras de fer avec la France. En juin, elles ont procédé à la nationalisation de la Somaïr, filiale d’Orano détenue majoritairement par l’État français, privant ainsi le groupe de l’exploitation directe des gisements. Orano a répliqué en lançant une procédure d’arbitrage international.
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Vendredi, l’entreprise a affirmé avoir obtenu une décision favorable du CIRDI, qui interdit provisoirement au Niger de céder ou vendre le minerai contesté. Niamey conteste cette lecture et affirme que « l’uranium du Niger appartient au Niger ».
Le litige reflète une rupture historique. Le gouvernement nigérien estime que la France a monopolisé l’exploitation de l’uranium durant plus de cinquante ans, au détriment des communautés locales. Dans son intervention, Ali Mahaman Lamine Zeine a dénoncé les conséquences du partenariat franco-nigérien, qu’il résume par « misère, pollution, rébellion et corruption ».
La rupture avec la France ouvre la voie à de nouvelles alliances pour Niamey. Moscou a affiché, dès juillet, son intérêt pour l’uranium nigérien, et Téhéran renforce également ses échanges. Cette évolution ne se limite plus au champ énergétique. Elle redessine les rapports de force politiques et stratégiques dans la région sahélienne.
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